JUNE & LULA
Scène Française
Duo folk français. On songe à Simon et Garfunkel ou aux Everly Brothers, version féminine...
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"Harmonies. Jamais le mot, ici au féminin pluriel, n'aura aussi bien collé à un album. Car c'est ce qui frappe d'emblée, à l'écoute de « Sixteen times », le premier album de June & Lula : l'étonnante cohésion de deux voix entrelacées, deux cœurs à l'unisson pour un chœur au son unique. On songe à Simon et Garfunkel ou aux Everly Brothers, version féminine. On se dit que ces deux là, vocalistes à l'aisance pétillante, doivent avoir fait leurs classes dans moult chorales du Mississippi, à moins que ce ne soit dans les bouges enfumés du Texas ou d'Irlande... Et l'on découvre avec un brin d'étonnement deux jeunes filles bien de chez nous, quasiment comme les autres, à peine quarante ans à elles deux, franciliennes pur teint, timides comme il convient et malicieuses comme il se doit. Deux filles d'aujourd'hui qui sont tombées amoureuses de la musique d'hier. Ou, plutôt, qui se sont approprié les rythmes intemporels du blues, du folk et de la country pour en faire une musique résolument moderne, leur musique. Si Céline et Tressy, leurs vrais prénoms dans le civil, se sont choisi comme pseudos June & Lula, c'est un peu en hommage au film de David Lynch, beaucoup parce que ça sonnait bien. Lorsqu'elles se sont rencontrées, au sein d'un groupe de rock où l'une était chanteuse, l'autre bassiste, elles ont vite compris que leur union vocale ferait leur force. Les premières chansons à peine composées, elles décrochent déjà un contrat avec le label indépendant CH+, et se retrouvent en studio à ICP, avec des pointures comme le guitariste et compositeur Jean-Pierre Bucolo (Renaud, Cabrel et bien d'autres) et le pianiste et réalisateur Jean-François Berger (Marc Lavoine), ainsi que l'ingénieur du son Phil Délire. Tous ont su tisser de discrets atours musicaux, habillage sans babillage, sur les romances des deux belles. Deux filles, deux voix et une guitare, le postulat de base paraît simple. On est pourtant saisi par la richesse des harmonies vocales, parfois en agile contrepoint, souvent en gracieux écho. Si elles écrivent et chantent en anglais, c'est parce que Céline-June et Tressy-Lula ont sans doute d'avantage écouté Bob Dylan que Georges Brassens, Johnny Cash que Jacques Brel. Et les sonorités de la langue britannique se prêtent mieux aux circonvolutions parfois acrobatiques de leurs compositions. Des textes en anglais donc, mélancoliques ou espiègles, parfois même carrément crus, bourrés de références clins d'œil (« Tender grass » évoque le duo Serge Gainsbourg et Michel Simon, « The clown » réveille l'écho des Kinks et des Beatles). Des chansons d'amour et de désamour, bien sûr, comme « My girl », premier single à l'érotisme saphique, « Feeling you're falling », « If I cry » ou « Goodbye Suzanne », amers mais mélodieux constats de rupture, ou « Lonely guy blues », romance au féminin pluriel...bien singulier. Des chansons d'humour aussi, comme « I'm not going », sorte de gospel athée, « Tender Grass» encore, conte loufoque avec prince et crapaud de rigueur, ou « Cheers men », gaillarde complainte pour épouses délaissées. Des chansons tendres enfin, dans lesquelles June & Lula évoquent la perte d'un proche (« The man with the cold skin ») ou s'attaquent à une « Berceuse » ambigüe, en deux temps deux mouvements. Avec leurs chansons qui font sourire et rêver, June & Lula réinventent l'esprit du folk et de la country d'antan, ces musiques qui faisaient chaud au cœur et à l'âme. Et la magie de la scène où elles transportent sans artifices leurs refrains à la technique épurée. Rien de rétro là dedans. Juste deux filles d'aujourd'hui avec des mélodies de toujours. Harmonie, ça rime aussi avec vie." Philippe Barbot.